« Apprenez, et apprenez à vos enfants, à coder : maîtrisez la machine avant d’en être dépendant » : c’est un spectacle en forme d’injonction que propose Fabrice Murgia, jeune metteur en scène belge, ancien élève de Jacques Delcuvellerie et nouveau directeur du Théâtre national de Belgique. Avec Black Clouds, il aborde le rapport de l’homme moderne aux ordinateurs. Utopie, consumérisme, éthique, transhumanisme : le sujet est vaste. Mais ce qui est remarquable est la façon dont le metteur en scène élargit le propos à la fracture numérique entre le Nord et le Sud, dans sa dimension politique. Introduisant son spectacle par l’histoire d’Aaron Swartz, génie de l’informatique, ancêtre des lanceurs d’alertes et icône du libre accès à l’information, Fabrice Murgia donne le ton. Dans une scénographie rigoureuse et virtuose qui joue avec les plans (des panneaux de LED qui se superposent, un cadre de scène découpé en fenêtres aux allures de pop-up), quatre comédiens – deux Sénégalais, deux Belges - incroyables de force et d’engagement, racontent leur histoire. A travers ces destinées qui font le tour du monde, le metteur en scène pose la question de la maîtrise de l’informatique à l’échelle du globe et formule l’hypothèse (le souhait ?) qu’internet serait, en Afrique, le meilleur outil de combat contre la corruption.
Texte et mise en scène Fabrice Murgia
Production : Cie Artara.
Coproduction : Fondazione Campania dei Festival – Napoli Teatro Festival Italia, le Théâtre National-Bruxelles, le Théâtre de Namur, le manège.mons, le Théâtre de Grasse, la Comédie de Saint-Etienne - Centre dramatique national.
Avec le soutien d’Eubelius. En collaboration avec Fotti.