Faisant retour sur les attaques criminelles de janvier 2015 à Paris, deux historiens rappellent ce qu’ont été les guerres de Religion du XVIe siècle car, par la logique du massacre, Daech et les terroristes pratiquent effectivement une nouvelle forme de guerre de religion. Loin de tenir les attentats pour des épiphénomènes de l’anticolonialisme, du tiers-mondisme, du racisme, des problèmes de la banlieue ou du conflit israélo-palestinien, ils soulignent la dimension eschatologique du projet théologico-politique des assassins. Souvenons-nous que la France du XVIe siècle a connu un contexte semblable, où tuer son voisin revenait à participer à un saint élan de purification du corps de l’Église. Souvenons-nous aussi que l’État moderne s’est patiemment mais sûrement construit sur le règlement de la “ discorde civile ” de religion.
En partenariat avec l’Institut du Pluralisme Religieux et de l’Athéisme (IPRA)Denis Crouzet est professeur d’histoire moderne à l’université Paris 4 Sorbonne, spécialiste du XVIe siècle, de la violence et des guerres de religion.
Jean-Marie Le Gall est professeur d’histoire moderne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l’histoire religieuse, politique et culturelle de l’Europe entre les XVe et XVIIe siècles.
John Tolan est professeur d’histoire à l’université de Nantes, spécialiste du monde méditerranéen médiéval. Il est co-directeur de l’Institut du Pluralisme Religieux et de l’Athéisme (IPRA).
Denis Crouzet et Jean-Marie Le Gall ont publié en 2015, à la suite des attentats de Charlie Hebdo, Au péril des guerres de Religion (PUF).