L’Afrique du Sud a commémoré en 2014 ses 20 ans de « liberté » : partant de ce constat, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin a décidé d’éprouver avec le spectateur cette notion même de liberté, dans un pays où l’emprise des traditions et le conservatisme restent puissants.
Seul en scène, Albert Silindokuhle Ibokwe Khoza endosse le rôle de maître de cérémonie et constitue à la fois le corps et l’âme du spectacle. Cet acteur, danseur, sangoma (guérisseur traditionnel), chrétien et homosexuel au corps plantureux, à la fois masculin et féminin, affiche ses ambivalences avec panache. Fier représentant d’une nouvelle génération positive, qui s’obstine à vivre malgré les destructions, il nous accueille enrubanné dans des couches de cellophane d'où il semble éclore tel un papillon. Le performeur égrène les 7 péchés capitaux, filmé en continu avec un à-propos remarquable, sur fond de Requiem de Mozart. Car c’est bien un requiem que Robyn Orlin livre ici : celui d’une Afrique du Sud en désintégration, tiraillée entre consumérisme et poids des traditions. Mais la chorégraphe, fidèle à ses habitudes, n’a oublié ni l’humour ni la flamboyance pour construire ce solo sidérant avec lequel elle aborde à nouveau l’un de ses thèmes de prédilection : la complexité des relations Nord/Sud. Une façon de ne jamais relâcher la pression.
Un projet de Robyn Orlin
Danseur :
Albert Silindokuhle IBOKWE Khoza
Costumes :
Marianne Fassler
Lumière :
Laïs Foulc
Régie Générale et vidéo :
Thabo Pule
Administration et production :
Damien Valette
Assistance et coordination :
Joséphine Pannier Léonard